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raisonnement ne renferme pas toute l’idée calcul dans la sienne. Un calcul n’est pas seulement un raisonnement ; c’est un raisonnement sur des idées de quantité, et susceptible par cette circonstance d’être fait avec des signes particuliers ; en un mot, c’est un raisonnement ayant des caractères qui lui sont propres. Voilà pourquoi on peut dire, un calcul est un raisonnement, et on ne peut pas dire un raisonnement est un calcul. Le raisonnement est le genre ; le calcul n’est que l’espèce. C’est pour cela que vous pouvez transformer tout calcul en un raisonnement ; mais que vous ne pouvez pas transformer tout raisonnement en un calcul. C’est pour cela aussi que tout ce qui est vrai du raisonnement en général, est vrai du calcul ; mais que tout ce qui est vrai du calcul ne l’est pas du raisonnement. On peut donc, et on doit voir dans un calcul, des syllogismes ou des sorites, suivant que l’on reconnaît l’une ou l’autre de ces formules pour la forme essentielle du raisonnement ; mais on n’est point autorisé à voir des additions et des soustractions dans un raisonnement : car effectivement il n’y en a pas ; ou du moins s’il y en a, c’est comme il y a du noir sur du blanc, quand ce raisonnement est écrit ; mais ce n’est là qu’une circonstance