rer sans une cause quelconque. Nous appelons contingens
les effets dont nous voyons la cause, sans voir l’enchaînement des causes de cette cause ; comme nous nommons fortuits
les effets dont nous ne voyons pas même la cause immédiate, qu’alors nous appelons hazard, c’est-à-dire cause inconnue, ou x en langue algébrique. Mais ce sont là autant de dénominations d’êtres imaginaires ; car il ne peut pas plus y avoir en réalité d’effet qui soit contingent,
que d’effet qui soit fortuit, ou que de cause qui soit le hazard, ou x. ou plutôt il faut avouer qu’il n’y a rien dans la nature, dans l’ordre des choses, qui ne soit absolument nécessaire ; mais qu’il n’y a rien dans nos perceptions, dans l’ordre de nos connaissances, qui ne soit plus ou moins contingent : car comme il n’y a rien dont nous connaissions l’enchaînement des causes sans interruption jusqu’à la cause première de tout, la contingence commence toujours pour nous plus ou moins loin ; mais elle commence toujours quelque part.