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un sens commun

et universel. Nous sommes toujours d’accord quand nous ne mettons dans une idée que ce qui y est. Je bornerai là ces réflexions sur les dispositions particulières à chacun de nous. J’aurais peut-être dû les étendre beaucoup, faire voir par divers exemples, que quand ces dispositions nous égarent, c’est réellement en donnant pour sujets à nos jugemens actuels des souvenirs inexacts d’idées antérieures, et montrer en détail pourquoi ces illusions sont plus dangereuses dans certaines branches de nos connaissances que dans d’autres, et que ce sont précisément de celles-là que l’on a éternellement disputé, et que l’on a fini par se persuader qu’elles ne sont point susceptibles de certitude. Ces développemens n’auraient peut-être pas été sans utilité ; mais j’ai craint en m’y livrant, de rendre moins sensible l’étroite liaison que mes principales observations ont entre elles ; et puis, pourquoi ne pas l’avouer, j’ai peut-être été entraîné en partie à mon insçu par l’impatience extrême que j’éprouve d’arriver aux conséquences des faits établis, et à la conclusion d’un ouvrage qui est le résultat du travail de toute ma vie, et qui me semble absolument neuf pour le fond des choses. Toutefois j’ose