Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/277

Cette page n’a pas encore été corrigée

certain que ces combinaisons de nos perceptions simples, ces perceptions composées, ne renfermeront rien qui soit contradictoire avec l’existence de ces êtres, telle qu’elle nous est connue par les perceptions simples qui émanent d’eux. Notre troisième proposition, que nos idées sont toujours certaines et conformes à la réalité des êtres, par cela seul que nous ne les formons que d’après des souvenirs exacts et des représentations fidèles de nos perceptions antérieures, depuis la première jusqu’à la dernière, est donc encore d’une vérité indubitable et inattaquable. Il est donc avéré que la découverte qu’il existe des êtres distincts et indépendans de notre faculté de sentir, ne change rien du tout à la manière d’opérer de notre intelligence, et que les causes qui nous conduisent à la vérité ou à l’erreur sont les mêmes qu’auparavant. Aussi n’est-ce pas par cette raison que le moment où nous faisons cette découverte, est une époque remarquable dans notre histoire, et que nous avons cru devoir nous y arrêter en finissant le chapitre précédent ; mais c’est parcequ’à partir de cet instant toutes nos idées prennent nécessairement un nouveau degré de