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et le réalisme

et l’on ne

conçoit pas que des hommes accoutumés à peser le sens des mots dont ils se servent, aient pu s’y livrer ou en faire la base d’une division générale de tous les systèmes de philosophie. Si elle est fondée cette division, c’est une chose bien vaine que la philosophie ; et il est bien pressant de la reconstruire sur des fondemens plus solides. Je pourrais bien, je pense, sans craindre d’être contredit, conclure de tout ceci, que je n’ai pas eu tort d’approfondir la signification du mot existence, et de chercher à éclaircir en quoi consiste pour nous la nôtre et celle des êtres autres que nous. On en conviendrait encore plus volontiers, si j’avais le tems de montrer actuellement de combien de rêveries cette précaution nous garantit ; mais j’avais un autre objet en entrant dans cette explication : je voulais prouver que la découverte qu’il existe des êtres distincts et indépendans de notre faculté de sentir, ne change point la marche de notre intelligence, et que les causes qui nous conduisent à la vérité ou à l’erreur, sont les mêmes qu’auparavant. Je voulais montrer que, bien que l’existence de ces êtres mérite d’être appelée réelle, et bien que nos idées pour être justes doivent être conformes à cette réalité,