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Bientôt dans cette idée de ma première sensation qui en est une image aussi fidèle que possible, je découvre qu’elle renferme l’idée d’être bonne à éprouver. nous avons ici de nombreuses observations à faire qui vont encore nous arrêter. D’abord je dois remarquer que dans la position où je me suppose, venant de percevoir ma première sensation et le souvenir de cette sensation, je suis bien loin de pouvoir définir cette nouvelle idée être bonne à éprouver, et même de pouvoir la nommer. Mais je la sens, et je sens qu’elle est comprise dans la précédente, qu’elle en fait partie ; c’est ce que l’on exprime en deux mots, en disant que je juge cette sensation agréable. cette locution est bonne, mais elle méritait explication. Ensuite il ne faut point me demander comment et pourquoi il arrive que dans une première idée j’en découvre une autre. Certes je n’en sais rien, pas plus que je ne sais comment et pourquoi j’ai une idée quelconque. Mon étude n’est point de deviner les causes des premiers faits, mais de constater ces faits, de les démêler, et d’en observer les conséquences. Ce qu’il y a de certain c’est que nous faisons l’opération dont il s’agit, que c’est un don dont