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quand elle est passée, est manifestement en lui-même, et d’abord une impression simple aussi. Bientôt je juge que cette impression simple est le souvenir d’une première ; c’est-à-dire qu’à ce moment j’y vois renfermée l’idée d’être un souvenir. Elle y est cette idée puisque je l’y vois, et par cela seul que je l’y vois. Mais elle est donc changée cette impression simple, elle n’est plus simple puisqu’elle renferme une autre idée. Aussi n’est-ce pas d’elle précisément que je juge, mais de l’idée que j’en ai au moment où je porte mon jugement. Je puis donc et je dois considérer le sujet de ce jugement comme le souvenir de mon premier souvenir. Il était bien dans la nature du premier, d’être le souvenir de ma sensation de mouvement, quoique je ne m’en fusse pas encore apperçu ; ainsi le second y est bien conforme ; et mon jugement est fondé. Si je porte un autre jugement de ce premier souvenir, si je dis qu’il est la représentation de ma sensation de mouvement, j’en ai un autre souvenir. Cependant il est encore exact, et ce second jugement est encore juste. Mais si je dis qu’il est la reproduction complète de ma sensation, c’est une troisième manière de m’en souvenir. Celle-là est inexacte, comme nous l’avons vu page 212 ;