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sur laquelle il est fondé. Or quelles sciences humaines peuvent être solides tant que la logique est erronée ? Assurément Aristote n’a pas négligé entièrement la partie scientifique de la logique. Il n’a pas entrepris de prescrire les règles de la déduction de nos idées avant d’avoir parlé des idées elles-mêmes et du mode de leur expression. Une telle marche serait trop déraisonnable pour avoir été celle d’un homme aussi judicieux. Tout le monde sait, ou pourrait aisément savoir, que la logique d’Aristote est composée de six ouvrages distincts ; des catégories où il s’agit des idées elles-mêmes ; du livre de interpretatione où il est question de l’expression de ces idées, du discours, de la proposition, et même des élémens fondamentaux de la proposition, le nom et le verbe ; des premières analytiques où l’on traite des propriétés et des règles générales du syllogisme ; et ensuite des secondes analytiques, des topiques, et des elenchi sophistici, où l’on explique l’usage du syllogisme dans la démonstration, dans la discussion, et dans la réfutation des sophistes. Si ceux qui s’élèvent avec tant de véhémence contre la manière moderne de traiter la logique, qui trouvent si ridicule qu’on ait imaginé de la