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justesse, ni encore moins méconnaître le mérite des hommes qui ont écrit sur ces matières. Je me borne à une vérité qu’on ne saurait nier, c’est qu’un art dépend toujours d’une science. or tous les logiciens jusqu’à présent, sans en excepter ceux que l’on regarde avec raison comme des hommes supérieurs, ont confondu l’art avec la science. Ils se sont même plus occupés de nous donner les règles de l’un que de poser les principes de l’autre. Ils se sont donc trop pressés d’arriver à un résultat ; ils ont interverti l’ordre des idées. C’est donc la science que nous avons à créer pour procéder avec méthode ; ensuite on en tirera facilement des conséquences utiles pour la pratique. Cette manière de considérer la logique et d’en distinguer la partie scientifique et la partie technique, bien que conforme à celle dont j’ai traité la grammaire et aux principes que j’ai posés dans cette partie de mon ouvrage, pourra paraître au premier coup-d’œil pédantesque et minutieuse, ou trop ambitieuse et trop abstraite, c’est-à-dire, trop éloignée de tout résultat positif et pratique ; mais je prie le lecteur de ne pas s’arrêter à cette première impression, et de prendre garde que c’est là le seul moyen de voir si les règles que l’on prescrit à nos