justes, sont identiques.
à la vérité il s’est senti obligé d’avouer que cette identité n’est que partielle,
mais il n’en a pas moins été jusqu’à soutenir qu’on peut dire avec vérité, que le connu et l’ inconnu sont une seule et même chose. Je dois le déclarer avec franchise : je crois encore tout cela faux. Cette manière de s’exprimer ne peint point la véritable opération de notre esprit dans l’acte de juger : elle est inexacte : et elle conduit nécessairement à une conclusion révoltante, parcequ’elle est fondée sur un véritable renversement d’idées que voici. La faculté de juger ne dérive point de la faculté de faire des équations ; mais au contraire nous n’avons le pouvoir de faire des équations que parceque nous avons la faculté de juger, c’est-à-dire de percevoir le rapport de deux perceptions. On ne peut donc pas dire qu’un jugement est une espèce d’équation : mais on peut et on doit dire au contraire qu’une équation est une espèce particulière de jugement, qui consiste toujours à sentir, à percevoir, que dans l’idée que l’on a d’une quantité, est comprise l’idée que cette quantité est égale à une autre quantité exprimée différemment. C’est un