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minemment remarquable par la précision et l’enchaînement de ses idées, et complétement imbu de celles de Bacon, a fait des élémens de philosophie partagés en trois sections, qu’il intitule de corpore, de homine, et de cive

; c’est-à-dire du corps en général, 

de l’homme comme individu animé, et de l’homme comme membre de la société. Mais il a bien senti qu’avant tout cela il fallait un traité de logique, c’est-à-dire de la manière de traiter de tous ces sujets, et des moyens que nous avons de les connaître. C’est pourquoi il en a fait la première partie de sa première section ; et c’est déjà beaucoup de l’avoir placé là ; c’est ce que n’avait pas fait Bacon. Dans cet ouvrage on reconnaît à chaque ligne l’élève de Bacon, riche de ses propres idées, travaillant sur celles d’Aristote. Par son titre seul computatio sive logica,

il avertit que calculer et raisonner sont une même chose. C’est là une idée importante et vraie qui le conduit à s’occuper, dès son premier chapitre, de la formation de nos idées ; et s’il ne remonte pas jusqu’à leurs premiers élémens, nos simples sensations, et ne descend pas jusqu’à la génération des plus compliquées, les idées générales, du moins il rend compte de la formation de