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les mauvais effets. Il n’était pas en état de faire voir en quoi consiste la démonstration, et que quand elle a lieu dans un raisonnement, ce n’est pas par la vertu du syllogisme. Aussi n’a-t’il jamais attaqué l’art syllogistique en lui-même. Il n’a jamais osé dire qu’il fût faux dans son principe. Il a soutenu victorieusement qu’il était impuissant pour nous faire acquérir des connaissances solides, et nous faire arriver sûrement aux vérités générales ; mais il n’a jamais nié qu’il fût utile pour tirer des conséquences légitimes de ces vérités générales. Par les mêmes causes, la méthode qu’il nous a donnée pour parvenir à ces vérités, consiste presque uniquement dans des formalités vaines, illusoires, et on peut dire impraticables, au point que lui-même ne l’a jamais complétée, et ne l’a jamais suivie ; et quand il l’aurait rendue moins imparfaite, elle n’aurait point encore exclu l’art syllogistique ; elle aurait été une seconde branche de l’art logique, remplissant sans doute un but plus important que la première, mais ne la remplaçant pas et ne l’anéantissant pas. Qu’est-il arrivé ? Précisément ce qui devait résulter de ces données. D’une part, tous les