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n’est pas proprement un élément de la proposition.

Les noms ne sont pas de même. Quand on prononce un nom, on peut l’appliquer à un seul être, ou à plusieurs êtres semblables. Ils sont par conséquent susceptibles d’être tantôt au singulier, tantôt au pluriel. De plus, ils sont en relation avec d’autres mots, comme nous venons de le voir : ils sont tantôt sujet d’un attribut, tantôt complément d’un sujet, ou complément d’un attribut. Enfin, quand on dit le nom d’un animal, il convient également au mâle et à la femelle ; de-là est venue l’habitude de distinguer le genre masculin et le genre féminin, dans le même nom, habitude de laquelle il est arrivé qu’on a reconnu abusivement des genres, aux noms qui en sont le moins susceptibles, et qu’on en a donné un à chacun, souvent même contre toute raison. Quoiqu’il en soit, voilà plusieurs accessoires qui n’altèrent en rien l’idée principale, représentée par le nom ; et ces accessoires sot indiqués, dans beaucoup de langues, par des changemens de désinence dans les noms. C’est-là ce qui en fait des mots variables ; et ce qui constitue ce qu’on appelle leurs déclinaisons. Nous en parlerons ailleurs, et