jugement. Mais cette dernière considération nous est inutile actuellement. Il nous suffit qu’il soit prouvé, que tout discours n’exprime jamais que l’une de ces deux choses sentir ou juger ; et qu’il n’est d’aucun intérêt qu’autant qu’il exprime un jugement.
C’est ce que je voulais avant tout, mettre hors de doute.
Maintenant revenons à la décomposition de la proposition. Son état primitif est comme nous l’avons dit, d’être composée d’un seul geste ou d’un seul cri.
Mais quels élémens nécessaires devons-nous trouver renfermés dans ce signe unique en le décomposant ? C’est là ce qu’il s’agit de découvrir.
Puisque toute proposition es l’énoncé d’un jugement, et que tout jugement consiste à sentir qu’une idée existe dans notre esprit et qu’une autre idée existe dans celle-là, il faut nécessairement que le signe unique qui exprime une proposition, renferme au moins deux autres signes ; l’un représentant une idée existante par elle-même, et l’autre représentant une autre idée comme n’existant que dans la première. C’est là sûrement deux élémens nécessaires du discours. Voyons