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remplacer un autre, c’est-à-dire, qu’il joue alternativement deux rôles différens, comme le quand il est article, ou quand il est pronom : enfin, rappelons-nous que d’autres mots tels que mon, ton, son, etc., sont ordinairement appelés pronoms qui pourtant modifient toujours, et ne remplacent jamais rien.

Ainsi en résumé, il est constant que certains mots signifient toujours une proposition toute entière, et tantôt une proposition, tantôt une autre ; que d’autres sont capables de représenter à volonté toutes les propositions, ou seulement toutes les idées isolées, mais complètes que l’on veut ; que ceux-ci n’expriment que des portions d’idées, et ceux-là tantôt des idées complettes, tantôt de purs accessoires ; que, sous tous ces rapports, des mots placés, et même avec raison dans les mêmes catégories, ont des fonctions tout-à-fait différentes, tandis que d’autres rangés dans différentes classes, en remplissent souvent de semblables ; que quelques-uns appartiennent à deux classes, et que quelques autres ne jouent jamais le rôle affecté à ceux de la classe où on les a rangés ; et qu’enfin tous peuvent être employés de