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c’est cette idée modifiée par l’article la, et déterminée par lui, à être prise dans toute son étendue, puis restreinte par ces mots que je tiens, à l’individu pêche, qui est dans ma main. C’est une idée nouvelle, composée de toutes celles-là qui n’a point de nom propre, et qui ne peut être représentée que par la réunion de ces signes, la pêche que je tiens. On ne doit pas avoir plus de peine à la regarder comme une seule idée, que celle exprimée par le seul mot Pierre. car Pierre ne veut-il pas dire un être de la classe de ceux appelés hommes, qui a une telle figure, une telle manière d’être, telles et telles qualités ? Or c’est assurément là une idée aussi composée que l’autre : toute la différence, c’est que l’une a un nom qui lui est propre, et que l’autre n’en a pas ; mais cela n’empêche pas qu’elles ne soient de même nature. Tout discours est donc, comme nous l’avons dit, formé de propositions ; et alors, ce sont toujours des jugemens qu’il exprime : ou il est composé de signes ou de groupes de signes, sans liaison entr’eux ; et alors, ce sont des idées de toute espèce, autre que des jugemens, qu’il représente. Dans ce dernier cas, nous disons qu’il ne