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que n’exprimant expressément qu’une seule circonstance d’un son, sont par le fait syllabiques, puisque l’on dit nécessairement toute une syllabe, un son tout entier, pour prononcer chacun d’eux.

Ces premiers caractères étant inventés et le chant étant ainsi noté tant bien que mal, on a dû naturellement chercher à noter aussi la parole, au moins à peu près ; et on a pu s’y prendre de deux manières différentes, que nous allons examiner successivement.

D’abord il est possible, que l’on n’ait remarqué dans le discours que les syllabes en masse, sans distinguer dans chacune d’elles les différentes qualités du son dont elles sont formées ; et qu’on ait figuré ces syllabes ou au moins les plus sensibles, par autant de caractères différens. Cette méthode aura produit une écriture vraiment syllabique telle qu’on dit qu’est celle en usage en éthiopie ; et cette écriture se sera perfectionnée et complétée successivement par l’addition de nouveaux caractères, à mesure qu’on aura distingué avec plus de sagacité les différentes syllabes du langage, et qu’on aura partagé en deux ou plusieurs,