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que l’idée que je m’en fais est conforme à la nature des choses.

On voit par ce que j’en ai dit, que je ne crois pas qu’il y ait de son sans articulation. Effectivement je n’imagine pas qu’il puisse y en avoir, parce que je ne conçois rien qui n’ait un commencement et une manière de commencer. Non-seulement je regarde l’aspiration comme une articulation ; mais je pense que cette espèce d’articulation a toujours lieu plus ou moins, quand il n’y en a pas d’autre dans l’émission du son. Je crois que quand nous nous figurons prononcer une voyelle toute seule, nous n’émettons pas plus une voix sans une articulation quelconque, que sans un ton quelconque ; et que cette articulation est une aspiration faible qui ne diffère que du plus au moins, d’une aspiration forte et représentée par un h. cela est si vrai que, dans beaucoup de langages, les simples voyelles sont aussi fortement prononcées, aussi fortement articulées,

que les ont dans d’autres celles que l’on nomme aspirées, et qui dans l’écriture sont précédées par un h. cela dépend uniquement des habitudes des différens peuples. Je pourrais d’ailleurs appuyer mon opinion