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s’agit, sont, il est vrai, préservées bien heureusement pour elles, de l’usage des langues hiéroglyphiques ; mais elles en sont au premier pas dans l’art d’écrire.

C’est à celles qui sont plus avancées à leur faire faire de nouveaux progrès ; sans cela elles resteraient long-tems en stagnation ; car, dans toutes les sociétés, c’est toujours du dehors qu’est venue l’impulsion des grandes et utiles innovations.

L’histoire fait foi que tout peuple livré à lui-même arrive et reste à un certain terme qu’il ne passe plus ; et le grand avantage des modernes occidentaux est que les connoissances sont cultivées en même tems dans plusieurs états rivaux, qui se secourent mutuellement et se relaient pour ainsi dire. Quand l’un d’eux commence à se ralentir, l’autre en le devançant l’entraîne avec lui dans la carrière.

C’est ce qui affermit et perpétue leur marche progressive. Faisons donc participer à cet avantage nos premiers maîtres, et reportons dans l’Orient les améliorations que les grecs et leurs successeurs ont faites à l’écriture, qu’ils ont reçue de ces contrées.

Quoiqu’il en soit, notre écriture européenne, dérivée des alphabets grecs et romains,