analogies déjà employées dans le langage oral. On avait dit le cœur, pour dire le sentiment ; ils auront peint un cœur enflammé pour dire l’amour, un cœur flétri pour dire le chagrin, etc… et petit-à-petit, ils se seront réduits à quelques traits, dont l’étymologie même sera devenue presque impossible à retrouver.
Ou bien, au lieu de décomposer l’idée de la phrase, ils auront essayé d’en décomposer les sons. Leurs notes marquaient déjà les tons, peut-être même les tems ; quelques autres auront marqué les articulations
et les voix. cette dernière précaution de marquer les voix, n’est même pas indispensable, puisque plusieurs langues anciennes, et nommément l’hébreu, se sont long-tems écrites en ne marquant que les articulations et les accens (c’est-à-dire les tons), et laissant à l’intelligence du lecteur à suppléer les voyelles.
Ce fait prouve bien ce que je viens de dire, que les langues naissantes sont tout près des cris naturels ; qu’elles ne diffèrent presque pas de la musique ; et que leur discours n’est presque qu’un chant ; puisque pour le représenter, il a paru important de marquer