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Telle est la manière usitée par les anciens égyptiens, par les chinois, les japonnois, et généralement par tous les peuples qui se servent des figures que nous appelons hiéroglyphiques ou symboliques, et de celles qui en dérivent, en un mot, par tous les hommes qui ont une langue parlée et une langue peinte. Avec ce procédé, ils auraient, comme nous venons de le voir, représenté, figuré également leur langue usuelle, quand même elle aurait été composée de gestes ou d’attouchemens.

Mais les langues parlées, pour rendre durables les signes fugitifs qui les composent, offrent un autre moyen qui leur est particulier, et qui présente bien plus d’avantages. Quelques nombreux que soient les mots qu’elles emploient, tous sont les résultats de la fréquente répétition d’un assez petit nombre de sons. Les voix, les tons, et les articulations différentes qui constituent ces sons, sont faciles à distinguer jusqu’à un certain point. Il est donc aisé de représenter par des figures tracées, chacun des sons qui émanent de l’organe humain ; et s’ils le sont exactement et fidèlement, il n’en faut pas davantage pour rendre sensibles à la vue,