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de leur ouvrage. Par là, il se trouve réduit à n’être qu’un recueil d’observations plus ou moins bonnes, mais sans ensemble ; et il ne peut pas être regardé comme une théorie complète des caractères de la vérité et de la certitude, ce que devrait être une bonne logique. La lecture des ouvrages de Dumarsais fait naître continuellement la même réflexion. Je ne sais si tout le monde sera de mon sentiment ; je le regarde comme le premier des grammairiens : du moins je n’en connais pas qui, sous le voile de l’expression, démêle aussi habilement la véritable opération de la pensée. Mais il n’a point employé cette sagacité exquise à faire un tableau complet de notre intelligence ; et d’Alembert est réduit à nous dire de sa logique[1] : Ce traité contient sur la métaphysique tout ce qu’il est permis de savoir, c’est-à-dire que l’ouvrage est très-court. Il est vrai qu’il ajoute : peut-être pourrait-on l’abréger encore ; ce qui pourrait porter à croire que D’Alembert lui-même ne sentait pas combien il est à

  1. Eloge de Dumarsais, à la tête du premier volume des OEuvres. A Paris, chez Pougin, an V ; et dans le septième volume de l'Encyclopédie de Paris.