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gérondifs, supins, etc., qui ont tant embarrassé les grammairiens.

J’aime, amo, c’est je suis aimant, ou je suis étant aimant. C’est le présent du verbe être

au mode attributif, avec le simple adjectif aimant, ou avec le présent du verbe aimer

au mode adjectif, qui renferme le présent du verbe être au même mode.

Ces deux analyses sont équivalentes l’une à l’autre.

La seconde renferme un pléonasme, l’existence étant déjà suffisamment exprimée par le présent du mode attributif.

J’ai aimé, ho amato, amavi, équivalent à je suis été aimant. C’est le présent du mode attributif du verbe avoir, qui ne fait absolument pas d’autres fonctions que ne ferait le même tems du verbe être, et qui est joint au passé du mode adjectif du verbe aimer ; et cela forme un passé absolu, parce que ce supin, ce participe passé actif, comme on voudra l’appeler, est réellement l’adjectif aimant, réuni avec le participe passé été du verbe simple.

De même, je suis aimé, sono amato, amor, est le présent d’un mode attributif, parce que ce n’est autre chose que ce tems du verbe être, uni à un adjectif. Aimé, amato,