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ne résulte pas de la réunion de la valeur particulière de chacune de ses parties, alors ce n’est pas un véritable tems composé ; c’est une phrase dans laquelle deux verbes se trouvent juxta-posés, et à la signification totale de laquelle ils contribuent, non pas seulement par la valeur de leurs tems, mais encore par celle de leurs significations propres. Dans ce cas, celui des deux qui est au mode attributif ne fait pas plus fonction d’auxiliaire, que dans toute autre locution. En suivant cette méthode, nous nous ferons facilement, une idée très-juste de toutes les formes possibles, des verbes de toutes les langues qui s’offriront à nos regards. Si même l’usage avait donné à quelques-unes, une acception qui fût fondée sur une fausse analogie, nous le découvririons à l’instant.

Ainsi par exemple, notre verbe avoir en français, est comme tous les verbes adjectifs, formé du verbe être et d’un adjectif. ayant, c’est étant ayant, eu c’est été ayant. J’ai, c’est je suis ayant, j’avais c’est j’étais ayant, j’aurai c’est je serai ayant, etc. Il a de plus des tems composés, dans lesquels il se sert d’auxiliaire à lui-même, et il y joue bien réellement le rôle d’