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entr’eux.

C’est absolument comme dans les combinaisons des idées de nombre, pour exprimer ou comprendre un calcul, il faut avoir égard, non-seulement à la valeur propre des chiffres, mais encore à celle qu’ils tirent, soit de la place qu’ils occupent, soit des signes qui les modifient, soit de ceux qui les unissent ou les séparent.

La syntaxe, considérée comme l’art de calculer des idées de tous genres par le moyen de signes donnés, et à prendre ce terme dans toute l’étendue de sa signification primitive, qui veut dire, j’arrange avec, consiste donc à marquer la place que les signes doivent occuper dans le discours, à déterminer les variations que quelques-uns doivent éprouver, et à fixer l’usage de ceux qui ne servent qu’à lier les autres entr’eux.

La construction est donc la première partie de la syntaxe. Elle en est la plus importante, et celle dont l’utilité est la plus universelle ; car il n’y a pas une circonstance dans le langage, quel qu’il soit, où il ne faille pour le rendre intelligible, établir un ordre quelconque entre les signes qui le composent ; au lieu que, suivant les occasions, on peut se dispenser, ou de leur faire