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est en effet le caractère distinctif des conjonctions : elles servent à lier une proposition à une autre ; et Beauzée assure avec raison que, même lorsqu’elles paraissent ne lier ensemble que deux mots, comme il arrive souvent aux conjonctions et et ou, ce sont toujours réellement deux propositions qu’elles réunissent.

Par exemple, quand je dis, Cicéron et César étaient éloquens, je dis réellement, Cicéron était éloquent, et César était éloquent : ou en d’autres termes, Cicéron était éloquent, à cela j’ajoute que César était éloquent.

de même, quand je dis, ce principe est vrai ou faux, c’est comme si je disais, ce principe est vrai ou ce principe est faux : et en traduisant la conjonction ou, cela fait, ce principe est vrai à une condition qui est, qu’on ne puisse pas dire que ce principe est faux. La conjonction ou exprime réellement tout ce que l’on voit en lettres italiques, entre ces deux propositions, ce principe est vrai, ce principe est faux ; et c’est ainsi qu’elle les lie ensemble : car, les opposer