moire à l’action de notre volonté, que celle-ci devient maîtresse des opérations de notre jugement.
Enfin, on peut demander, et on demande souvent, si notre volonté elle-même est libre, si elle dépend de nous, c’est-à-dire, à parler exactement, si elle dépend uniquement d’elle-même. Il est bon de commencer par éclaircir cette expression, et par voir pourquoi nous mettons ainsi notre moi à la place de notre volonté, et pourquoi nous nous identifions davantage avec cette faculté qu’avec toute autre, comme si celles de percevoir des sensations, des souvenirs, des rapports, celle de faire des mouvemens, n’étaient pas nous, ne nous appartenaient pas, ne faisaient pas partie de notre moi comme celle de former des desirs. La raison en est simple. Jouir et souffrir est tout pour nous ; c’est notre existence tout entière, et nous ne jouissons et souffrons jamais qu’autant que nous avons des desirs et qu’ils sont accomplis ou non. Nous n’existons donc que par eux et par la faculté d’en former. Quand quelque chose se fait contre notre desir, nous voyons bien que ce n’est pas nous qui l’opérons. Nos desirs et toutes