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des sensations, des souvenirs, des jugemens et des desirs[1].

Au reste, l’examen auquel nous venons de nous livrer peut nous fournir des réflexions importantes. La première qui se présente, c’est que le grand idéologiste dont j’ose ici combattre quelques idées, a le mérite éminent d’avoir le premier bien reconnu ce que c’est que penser.

Il dit dans vingt endroits, et nommément dans ceux que je viens de citer : Les facultés de l’ame naissent successivement de la sensation. Elles ne sont que la sensation qui se transforme pour devenir chacune d’elles. Toutes les opérations de l’ame ne sont que la sensation même qui se transforme différemment, etc… Et, ce qui est plus précis encore, il dit, dans sa Logique, chapitre 7 : Toutes les facultés que nous venons d’observer sont renfermées dans la faculté de sentir. Assurément c’est bien

  1. Pour l’intelligence complète de cette discussion, que j’ai tâché de resserrer, j’invite le lecteur à relire l’Analyse de la Pensée, par Condillac, dans un des endroits cités ci-dessus, et sur-tout dans le chap. 7 de la première partie de sa Logique, où elle est le plus détaillée, et que j’ai eu principalement en vue.