et durable les limites de chacune de ses parties. Ces parties sont fugitives et transitoires ; elles ne coexistent pas ensemble ; leurs divisions ne sont marquées par rien ; il n’y en a par conséquent aucune qui soit déterminée avec assez de précision pour servir d’unité. Que faisons-nous donc pour partager la durée en temps, c’est-à-dire en quantités de durée mesurées avec justesse ? Nous avons recours au mouvement ; c’est lui, et lui seul, qui nous rend perceptibles les divisions de la durée. Aussi, prenez-y garde, les temps sont toujours marqués par quelques mouvemens opérés ; leurs subdivisions seraient arbitraires et incertaines si elles ne se rapportaient au mouvement de quelques astres ou de quelques machines. Nous mesurons donc la durée par elle-même comme toutes choses ; mais c’est le mouvement qui nous la rend commensurable.
Maintenant il reste à voir comment le mouvement, qui est en lui-même aussi fugitif, aussi transitoire, aussi peu susceptible de divisions fixes et permanentes que la durée, peut devenir pour elle la base et le moyen d’une mesure exacte ; car le mouvement, sans doute, ainsi que toute autre