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et la ligue de l’enseignement

Récapitulons :

Six semaines après l’appel définitif du 15 novembre, un cercle était fondé, dans le village de Chevilly, dans le Loiret (décembre 1866). Le cercle de Metz vint en 1867, avec deux cercles constitués à son image dans deux villages voisins de Metz ; ajoutez le cercle rémois qui, en février 1870, n’était point encore autorisé ; voilà le progrès de 1867. En 1868, 24 cercles sont fondés en Alsace, en Lorraine et en Normandie principalement. 1869 donne 29 cercles dont ceux de l’Algérie.

Le mouvement était allé progressivement ; là même où nulle organisation ne venait marquer sa trace, il s’était fait sentir ; il avait produit partout une réelle et profonde impression sur les esprits.

Dès le 15 février 1870, Jean Macé pouvait dire, terminant sa notice sur la statistique de la Ligue :

« La Ligue n’est plus une utopie ; elle a conquis son droit de cité dans le pays. À ceux maintenant qui en comprennent l’utilité, qui se sont déjà mis à l’œuvre ou se préparent à s’y mettre, à développer une œuvre qui ne demande plus qu’à grandir pour devenir comme La Société fondée en Hollande, il y a quatre-vingts ans, par le pasteur de Monnikendam : Une force nationale sortie d’un bienfait national[1]. »

  1. Le mouvement n’existait pas seulement en France et en Belgique. Des ligues s’étaient formées, se formaient en Angle-