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jean macé

vité ne le céda en rien à celle des cercles de la métropole.

Je ne puis entrer dans les détails de l’existence propre de chacun des cercles ; aussi bien l’œuvre est-elle partout la même, dans ses lignes générales, à quelques différences près. On est animé d’une singulière ardeur à répandre l’instruction. C’est vraiment un beau spectacle que de voir d’ensemble ces efforts multiples et enthousiastes.

Dans son bulletin du 15 février 1870, Jean Macé donnant une statistique de la Ligue, comptait 59 cercles réunissant entre eux un budget connu de 70 455 fr. 85, souscrit par 17 850 membres. L’Est avait la plus grande part dans ces chiffres : 22 cercles avec 5 846 membres et 21 953 fr. 25 de cotisations ; le Midi venait ensuite : 9 cercles avec, grâce aux deux cercles de Marseille, 5, 563 membres et 17 291 francs de cotisations ; puis l’Ouest : 11 cercles, 1 718 membres, 15 829 fr. 85 de cotisations ; l’Algérie : 9 cercles, 1 853 membres, 12 770 francs de cotisations ; le Centre : 8 cercles, 1 736 membres, 11 310 fr. 85 de cotisations ; enfin le Nord, avec un cercle en voie d’organisation, à Nouvion-en-Thiérache (Aisne), 160 membres et 300 francs de cotisations.

C’était peu, assurément, pour l’étendue de la France ; c’était beaucoup cependant si l’on songeait aux humbles débuts de la Ligue, aux difficultés qu’elle avait dû vaincre, aux hostilités cléricales qui s’étaient élevées contre elle.