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et la ligue de l’enseignement

Dans la Dordogne, le préfet, M. de Saint-Fulgent, prenait lui-même l’initiative de la formation d’une Société pour le développement de l’instruction primaire et allait la prêcher dans les cantons.

Par contre, à Reims, l’administration opposait d’incroyables lenteurs à la demande d’autorisation.

Heureusement, c’était là l’exception. L’administration, en général, ne fut pas hostile. On put ainsi se mettre franchement à la besogne. Quelques cercles suivirent entièrement l’exemple de Metz, ouvrant des cours, comme le cercle de Dieppe, formé en février 1868, celui de Colmar (28 février 1868), celui de Solgne, dans la Meuse (11 mai 1868). À Nancy (6 décembre 1868), à Toul (janvier 1869), au Havre (16 juillet 1868), à Marseille (juillet-août 1868), etc., on organisa des conférences. Le cercle d’Épinal (septembre 1868) créa une école laïque de filles. Partout on créa des bibliothèques où généralement les lecteurs vinrent en foule, tant elles répondaient à un véritable besoin de l’esprit public. Les plus fortunés des cercles publièrent des bulletins : on fit des échanges, et ainsi fut trouvée une nouvelle et fructueuse source d’émulation.

La Ligue passa la Méditerranée ; elle s’installa en Algérie. Des cercles se formèrent à Bône (décembre 1868), Guelma, Souk-Arrhas, la Calle (janvier 1869), Sétif (mars 1869), Philippeville (avril 1869), Batna (juin 1869), Constantine (août 1869) ; leur acti-