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strict du mot. Les grands cercles, ceux qui avaient à leurs dispositions les hommes, les locaux, l’argent, ouvrirent des cours à côté des bibliothèques, où se distribua, vulgarisé, un véritable enseignement pratique et scientifique. Le programme du cercle messin pour l’hiver de 1868 comporte des cours de comptabilité, d’arithmétique, de physiologie, d’hygiène, chimie, dessin graphique appliqué, lecture et écriture, mécanique, dessin d’imitation, allemand, économie industrielle, physique, géométrie descriptive, législation commerciale, dessin graphique, grammaire, histoire. Ces cours avaient lieu chaque soir de huit à neuf heures dans le local du cercle. On fit plus encore : on organisa des excursions, de véritables voyages dans l’Est, voyages d’études autant que d’agrément. À moins de parti pris, il était bien difficile de trouver à redire à une pareille œuvre.

À Metz, le préfet avait accordé immédiatement l’autorisation nécessaire ; à Rouen, le préfet témoigna du grand plaisir avec lequel il verrait se former le cercle rouennais de la Ligue de l’Enseignement. Le principal organisateur fut ici un homme dont le nom est encore à retenir comme celui d’un des champions les plus dévoués qu’ait eu la Ligue en province, M. Viénot, agréé au tribunal de commerce de Rouen. Le cercle fut définitivement constitué le 28 novembre 1868, sous la présidence de M. Raoul Duval, avocat général à la cour impériale.