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et la ligue de l’enseignement

céssaire pour maintenir l’œuvre dans les limites où elle doit se tenir, à l’écart de toutes luttes politiques ou religieuses. Il reste fidèle à cet engagement. Mais on sent à chaque page le sentiment de satisfaction profonde qui emplit son cœur à mesure que l’œuvre se propage. Une phrase, un mot le trahissent. L’apôtre, l’homme de labeur énergique et obstiné trouvait là même sa récompense, la plus douce à coup sûr qui pût lui être donnée. Il raconte, il conseille, il encourage. À relire ces pages, ces articles, ces entrefilets même, nous qui connaissons l’homme, nous éprouvons un peu de l’émotion qu’il dut ressentir à les écrire. Par instants, il revient sur son œuvre, voulant une fois de plus en bien marquer le caractère. Sans doute, quelque part une attaque violente s’est produite, une appréciation calomniatrice, mensongère, du rôle de la Ligue, de son but. Il faut répondre. Jean Macé le fait en écrivant, par exemple, la Philosophie de la Ligue. Cela n’a que six pages, mais d’une élévation morale singulière. Lisez ce passage sur les principes religieux et politiques de la Ligue, car elle en a assurément, dit-il, et ce serait se méprendre sur le sens des mots, que d’interpréter l’abandon proclamé des luttes de controverse, comme l’absence de toute croyance précise en religion et en politique :

« Il y a deux manières d’échapper à la controverse : en se plaçant au-dessous ; c’est celle des in-