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et la ligue de l’enseignement

Ligue de l’Enseignement. Tout nous rend suspects, et cette Ligue et les cours qu’elle a déjà ouverts.

1o Son Origine

2o Ses statuts : la société ne s’occupera ni de politique ni de religion.

C’est l’exclusion systématique de la religion. »

Plaisant reproche, en vérité. Si les hommes de la Ligue se fussent occupés de religion, quels cris n’eût-on pas jetés ? Ils n’en parlaient pas, leur crime était plus grand encore.

L’évêque ajoutait : « Quelques personnes, en adhérant à cette ligue du cercle messin, avaient cru donner leur concours à une œuvre bienfaisante ; en réalité, elles l’ont donnée à une œuvre de ces sociétés secrètes tant de fois condamnées par le Saint-Siège. »

L’ennemi se révélait. Disons-le tout de suite : cette première attaque fit du bien à la Ligue. Elle lui attira immédiatement les sympathies de la Franc-Maçonnerie, elle lui donna pour propagateurs dévoués tous les membres des loges qui, voyant dans la Ligue une œuvre sœur de la leur par la noblesse et la générosité de l’idée, l’utilité du but, ne lui marchandèrent point leur concours.

Ce mandement eut encore un autre résultat. Le ministre de l’instruction publique était M. Duruy. Il s’efforçait de transformer l’enseignement des jeunes filles en favorisant l’ouverture de cours laïques d’enseignement secondaire faits pour elles