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naux sans être attaquée : ceux qui en devaient être les adversaires se réservaient pour son application. On le vit bien dès le lendemain de la constitution du cercle messin. La Ligue comptait à Metz 130 adhérents. Le préfet de la Moselle était M. Paul Odent, le même qui, à Colmar, avait autorisé la création de la société des bibliothèques du Haut-Rhin. Les promoteurs du mouvement lui demandèrent une autorisation de réunion qu’il accorda immédiatement. Des statuts furent adoptés. Le 28 juin, le préfet les approuvait. Le 11 août suivant, le cercle ouvrait une bibliothèque dans un local loué au centre de la ville et y commençait des cours dont le programme embrassa tout l’enseignement universitaire, moins le grec et le latin.

L’autorité n’avait fait nulle opposition. Le préfet avait autorisé ; l’évêque excommunia.

Le vaillant citoyen qui avait pris l’initiative du cercle messin, M. Vacca, professeur de sciences au lycée, était président de la loge maçonnique. Il avait trouvé là d’utiles et intelligents concours. L’évêque s’empara de ce fait pour signaler la Ligue de l’Enseignement et la Franc-Maçonnerie comme deux œuvres également détestables et fulminer de son mieux.

« Nous croirions manquer à un devoir essentiel de notre charge pastorale, dit-il dans un mandement, si nous ne signalions à vos défiances une institution récente qui vient de se former dans notre ville épiscopale, sous la dénomination de cercle messin de la