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et la ligue de l’enseignement

des impulsions de l’idée ! Autant les querelles de supériorités nationales sont misérables, autant est légitime et sacré le sentiment d’honneur et de dignité personnelle qui fait qu’on ne veut pas déchoir, aux yeux d’autrui, dans la personne de son pays. C’est à ce sentiment-là que je fais appel auprès de ceux qui ont donné leur signature à la Ligue. Ils ne voudront pas faire dire, avec la preuve du fait, ce que j’ai entendu hasarder quand j’en ai parlé pour la première fois à l’étranger, qu’elle n’était pas possible en France. »

Le mouvement financier se chiffrait par 12 362 fr. 05 de recettes et 8 770 fr. 60 de dépenses.

À vrai dire, les cercles créés n’étaient pas nombreux, les groupes se constituaient lentement ; mais dans quelques-uns l’activité était grande, le zèle, le dévouement se dépensaient sans compter. Tel était le cercle messin.

Ce n’est pas à Metz, c’est dans un petit village du Loiret, à Chevilly, que s’était formé le premier cercle de la Ligue, dès le mois de décembre 1866. Mais c’était là une application de l’idée incomplète, forcément restreinte dans son développement ; grâce à son milieu et aux ressources en hommes et en argent dont il disposait, le cercle messin devait avoir une tout autre importance. Sa fondation fait date dans l’histoire de la Ligue, 21 juin 1867. Jusque-là, en effet, l’idée avait pu se propager dans les jour-