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et la ligue de l’enseignement

qui leur conviendrait, aux cercles locaux celui de s’organiser d’eux-mêmes comme ils l’entendraient, pour procéder ensuite, par délégation, à l’organisation centrale.

Depuis si longtemps qu’on parle ici du besoin de décentraliser et de réveiller dans le pays l’initiative individuelle, on aurait dû, ce semble, acclamer cette façon de prendre le taureau par les cornes, en abandonnant résolument le principe de l’impulsion centrale pour mettre la circonférence en mouvement vers un centre de sa création. Beaucoup, en effet, l’ont trouvée de leur goût. Mais l’habitude de recevoir des directions fait qu’on se croit perdu dès qu’on ne sent plus une main qui vous tienne. La grande objection qu’ont rencontrée partout les propagandistes de la Ligue est précisément ce qui aurait dû en faire partout le mérite principal, comme conception, l’absence de direction imposée. »

Il écrivait cela le 20 février 1867. Mais dès le lendemain presque de l’apparition de son manifeste du 15 novembre, on lui posait déjà la question : « Où est le gouvernement ? Il en faut un. » Et dans une lettre adressée au rédacteur de la Gironde, le 1er décembre, il répondait : Non, la Ligue ne sera pas, elle ne doit pas, elle ne peut pas être gouvernée. Comment gouvernerait-on ces efforts de bonnes volontés, aussi divers dans leurs modes et dans leurs buts que les temps, les lieux, les hommes au milieu