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craintes, et en eût certainement suscité au gouvernement d’alors qui l’eût arrêté au passage.

Jean Macé, d’ailleurs, avait conseillé d’agir ainsi. Bien qu’il eût tenu, dans son manifeste du 15 novembre, à ne pas s’expliquer sur le programme et le plan qu’il avait conçus, il avait bien fallu qu’il cédât aux questions réitérées et posées de tous côtés.

« La marche suivie en Belgique, dit-il, dans le second bulletin, aurait été plus conforme, je le sais bien, aux habitudes reçues en pareille affaire, aux nôtres surtout.

Un premier groupe d’hommes s’est formé à Bruxelles. Il a nommé une commission chargée d’élaborer un projet de statuts, et les statuts adoptés en assemblée générale des membres fondateurs, on a commencé à recueillir les adhésions et à provoquer la formation de cercles locaux, mis en possession du reste par les statuts d’une entière liberté d’action.

Chez nous, la Ligue de l’enseignement aura passé par un autre chemin pour arriver en somme au même résultat. Le fondateur — je suis bien forcé d’employer ici le singulier — a préféré, pour des raisons qu’il a cru bonnes, partir tout seul, d’un village, sans statuts dans sa poche, un bagage dont il lui était facile de se faire un cadeau, et provoquer tout d’abord les adhésions à l’idée pure et simple et les créations de cercles locaux, laissant aux adhérents le soin de se donner après coup la constitution