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et la ligue de l’enseignement

Savoie, Vaucluse et la Vendée. Dans les autres, les adhésions n’étaient pas également nombreuses. 11 départements n’en offraient chacun qu’une, 5 en offraient deux, 4 en offraient trois, d’autres quatre, cinq, six ; mais dans la Moselle on en comptait 111, dans le Var, 125 ; dans le Loiret, 158 ; dans le Rhône, 176 ; dans la Seine-Inférieure, 217 ; dans la Marne, 238 ; dans les Vosges, 292 ; dans le Haut-Rhin, 401. La Seine avait le plus gros chiffre, 1 268.

Bien entendu, ces chiffres représentent les adhésions enregistrées à Beblenheim par Jean Macé ; la Ligue, en réalité, en réunissait davantage, si l’on veut bien songer que n’étant qu’à l’état d’idée, de projet, elle pouvait revendiquer à bon droit, comme siens, tous ceux qui, sans avoir encore donné leurs noms au fondateur, avaient déjà commencé, dans leur ville ou leur village, à mettre en action sa pensée.

Des cercles locaux, en effet, s’étaient déjà formés ; des commencements d’organisation étaient faits. On agissait sur place, au hasard des situations, se groupant autour des hommes d’initiative. C’était bien la vraie marche à suivre pour arriver à la constitution de la Ligue. Celle-ci se formerait plus tard, d’elle-même, par le simple rapprochement nécessaire des groupes dans leurs intérêts communs, par leur fédération, sans qu’on eût lancé aucun projet d’ensemble, dangereux au début, parce que, renfermant toujours quelques énigmes, il laisse place aux