Page:Dessoye - Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'enseignement, 1883.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
et la ligue de l’enseignement

toujours le pouvoir de faire ce qui est utile partout où l’on cessera de s’occuper de lui, ce qui n’est pas bien difficile après tout, quand on s’est donné quelque chose à faire. Je sais bien quel sera l’ennemi de notre Ligue de l’enseignement, là où elle cherchera à s’organiser : ce ne sera pas le gouvernement. »

Il concluait ainsi :

« Je fais appel à tous ceux qui conçoivent la Ligue future comme un terrain neutre, politiquement et religieusement parlant, et qui placent assez haut la question de l’enseignement populaire, dans le sens strict du mot, pour accepter de la servir toute seule sur ce terrain-là, abstraction faite du reste. Ce ne serait pas la peine d’essayer, si l’on voulait autre chose. On ne vivrait pas, en supposant qu’on pût parvenir à naître. »

Il faut considérer cet article du 15 novembre 1866 comme le véritable manifeste d’entrée en campagne de Jean Macé. Il marque la vraie date de fondation de la Ligue. De ce jour, en effet, était tracé et pour toujours son grand rôle : la stimulation de l’initiative individuelle en matière d’instruction.

Immédiatement furent mises en circulation des listes d’adhésions à la formule suivante :

« Les soussignés, désireux de contribuer person-