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jean macé

Jean Macé répondit dans un article qu’inséra l’Opinion nationale du 15 novembre. Il s’engageait à centraliser les adhésions et à publier, à intervalles déterminés, le bulletin des résultats obtenus. En même temps, il ouvrait une souscription pour couvrir les frais d’impression et d’envoi du bulletin. « On avisera, quand il y aura lieu, au moyen de réunir une première assemblée générale où l’on conviendra des statuts de la Ligue et du plan d’organisation à présenter à l’assentiment du gouvernement. » Jusque-là, l’idée seule existant, il n’y avait rien à demander au gouvernement, et par conséquent pas de crainte de refus à essuyer. La propagande pour l’idée n’avait qu’à suivre son cours. Ainsi déterminée, elle était inattaquable. Jean Macé ajoutait :

« Nous sommes mal placés en Alsace pour endurer patiemment le sommeil de l’initiative individuelle dans notre pays. Nous y recevons de première main les mépris parfois inintelligents de nos voisins, qui ne se rendent pas encore bien compte de la partie qui se joue en France depuis dix-huit ans. Il est temps de leur apprendre, s’ils ne le voient pas déjà, qu’un gouvernement dont la force principale est dans le peuple, n’empêchera jamais personne de travailler pour le peuple quand il n’y verra pas un sujet d’inquiétude personnelle ; qu’il ne saurait l’empêcher de gaieté de cœur sans se diminuer, forcé qu’il est de donner lui-même l’exemple, et qu’on aura