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et la ligue de l’enseignement

ment d’une Ligue de l’enseignement » en France comptait déjà quatre adhérents, lui quatrième. Il priait tous ceux qui voudraient se joindre à eux de le lui faire savoir avec le chiffre de leur cotisation.

« Je me charge provisoirement, écrivait-il à l’Opinion nationale, de recueillir les premières adhésions en attendant que le projet réunisse les deux conditions nécessaires à sa réalisation, le concours des bons citoyens et l’assentiment des autorités, et je ne vois rien qui fasse désespérer de l’un plus que de l’autre.

Ayez, je vous prie, l’obligeance de publier ce simple avis, qui me paraît suffisant pour entamer l’affaire. Elle fera son chemin toute seule, si l’heure est venue. »

Apparemment l’heure était venue, car les adhésions arrivèrent en masse et bien vite à Beblenheim. C’étaient des félicitations, des envois d’argent, des demandes d’explications surtout, des propositions de programmes. Ce dernier point était particulièrement délicat. Quelles explications précises pouvaient être données sans danger de voir aussitôt le mouvement entravé ? Les ennemis-nés de la Ligue en eussent immédiatement et avidement profité. Il fallait pour l’instant se renfermer dans le domaine de l’idée pure ; quand les adhésions seraient réunies, nombreuses, on verrait à l’application. C’est ce que