Page:Dessoye - Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'enseignement, 1883.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
et la ligue de l’enseignement

sur la fondation des bibliothèques dans les campagnes. Bien des progrès ont été réalisés depuis 1864 ; dans l’Est surtout, très restreint est le nombre des communes qui n’ont pas, si petite et si mal fournie soit-elle, une bibliothèque. Mais il est encore assurément, dans l’Ouest et dans le Midi, des contrées déshéritées où un impulsion énergique serait nécessaire. Aux hommes de cœur qui voudraient tenter de la donner, nous conseillons la lecture du rapport de Jean Macé à la société des bibliothèques du Haut-Rhin. Il prêche et conseille d’exemples.

Vingt bibliothèques communales avaient été créées dans l’année. Avec les bibliothèques des villes, deux ou trois bibliothèques dont la société ou ses membres n’avaient pas patronné l’organisation, et sept créées par les membres de la société avant la réunion du 29 novembre 1863, cela faisait 33 communes pourvues de bibliothèques dans le département qui comptait 491 communes. Faible chiffre, en apparence, mais qui ne laisse pas cependant que d’être élevé, si l’on examine la méthode qu’on avait décidé de suivre.

Créer d’un coup les bibliothèques, à force d’argent, en donnant aux communes sans qu’elles en fissent la demande, des collections de livres, la société n’y songeait guère. Elle eût pu peut-être, en procédant ainsi, présenter au public, à la fin de l’année, un chiffre plus élevé de créations ; mais quelle vitalité eût été celle de ces bibliothèques ? Il