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jean macé

ému de l’avoir entendu traiter en pleine église Jean Macé d’ « assassin d’âmes » :

— Ceux-là, soit ; mais quand il les auront lus, ils en liront d’autres !

Tous les mois, le comité de la société se réunissait à Mulhouse, chez son président. Nous connaissons, par le livre de Jean Macé, les procès-verbaux des séances que tint le comité la première année. Ils sont intéressants parce qu’ils nous présentent pour ainsi dire jour par jour l’effort de propagande de la société, nous voyons là quelle activité fut dépensée, comment chacun prit sa part de l’œuvre, eut à cœur de contribuer à son succès. Aussitôt rédigés, ces comptes rendus étaient mis par les journaux sous les yeux du public et ainsi, la preuve étant faite chaque mois de l’utilité de la société par son action même, l’attention publique s’éveillait, pour grandir et porter ses fruits. Le 3 novembre 1863, quand la société tint à Mulhouse sa première assemblée générale annuelle, son trésorier pouvait résumer d’un mot son œuvre en disant que les bibliothèques créées, depuis un an, dans le Haut-Rhin, avaient absorbé pour plus de 6 000 francs de livres.

Dans un rapport très complet lu à cette assemblée, Jean Macé raconta par le menu la création des diverses bibliothèques. Son rapport n’a pas seulement pour nous la valeur d’un document historique. Nous y trouvons, exposées à mesure que son auteur déroule les faits, les indications les plus précises