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et la ligue de l’enseignement

ment donnant son concours, quelles objections eût-on pu faire ? C’est à la préfecture même, en effet, et sous la présidence du préfet, M. Paul Odent, qu’avait eu lieu la réunion du 29 novembre.

Le nom du président qui fut nommé est à retenir. C’est celui d’un homme que son patriotisme recommande particulièrement au respect de tous les Français, M. Jean Dollfus, le grand fabricant mulhousien. On sait l’attitude courageuse qu’il eut pendant la guerre. Il représente aujourd’hui, avec la même obstination patriotique, les protestations de ses compatriotes au Reichstag allemand.

Jean Macé fut le secrétaire.

Les vingt-deux autres membres du comité étaient des industriels, des avocats, des fonctionnaires, des professeurs. Quant aux adhésions, elles étaient venues de tous côtés, d’hommes appartenant à toutes les classes, à toutes les confessions, à toutes les opinions. Cette diversité d’éléments fut la sauvegarde de la société contre les attaques auxquelles son œuvre n’allait pas manquer de l’exposer. Comment, en effet, accuser sérieusement de parti pris au service d’une opinion politique ou d’une secte religieuse une association ainsi composée ? Le clergé tonna cependant. Plus d’une fois les chaires des églises du Haut-Rhin retentirent des anathèmes lancés contre la société. Non que les livres ainsi répandus parussent mauvais au clergé ; mais, comme le dit un jour le curé de Kientzheim au maire de son village fort