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jean macé

riser de tout son pouvoir ceux qui se présenteront pour aider à l’accomplissement de son vœu. »

L’appel cependant, malgré la publicité qu’il reçut des journaux, ne sembla pas tout d’abord être entendu. Jean Macé n’avait pu faire qu’une bibliothèque, à lui seul, celle d’Ostheim, créée le 5 mai suivant, à deux pas de Beblenheim, quand au mois de juillet il reçut une lettre de Dornach, dans laquelle on lui demandait des renseignements sur la bibliothèque de Beblenheim. Le signataire de la lettre était un des plus grands fabricants de Mulhouse, M. Engel-Dollfus. Jean Macé porta lui-même la réponse. L’homme qui, par sa situation, devait lui donner le solide point d’appui indispensable était trouvé.

La délibération du conseil municipal de Beblenheim concernant la bibliothèque était revenue de la préfecture avec des félicitations. Jean Macé avait aussitôt mis à profit cet indice de bonnes dispositions pour aller demander au préfet s’il verrait un inconvénient à ce qu’une société s’organisât pour aider dans le département à la création de bibliothèques communales, sous la condition bien entendu de se tenir en dehors de toute préoccupation politique ou religieuse. Le préfet avait bien fait un peu la grimace, mais il avait promis l’autorisation.

Jean Macé dit cette promesse à M. Engel-Dollfus. De suite entre ces deux hommes, l’accord fut établi. Le 30 juillet, l’Industriel alsacien publiait un projet de statuts. Quatre mois après, le 29 novembre, l’as-