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et la ligue de l’enseignement

n’a jamais lu ces livres dans le village, et je le crois sans peine. Mais là n’était pas la question. L’important était de les voir figurer sur un rayon : une fois ceux-là placés, d’autres viendraient, et c’était ceux-ci qu’on lirait.

Un mois après, la création de la bibliothèque communale était adoptée par le conseil municipal de Beblenheim, une commission était nommée pour l’administrer, et une allocation de 50 francs votée. Jean Macé pouvait écrire : « Notre bibliothèque communale n’a pas encore de quoi remplir un seul rayon, mais elle existe. Qui sait ce qu’elle aura dans dix ans d’ici ? » Le 15 janvier 1865, elle possédait 1 345 volumes

Un premier pas était fait. Jean Macé l’annonça immédiatement dans le Courrier du Bas-Rhin. Cet exemple appelait des imitateurs. Rien n’était plus facile que de le suivre. Le gouvernement lui-même n’avait-il pas été le premier à recommander l’œuvre ? Dans une circulaire adressée aux maires du département, le 30 juin de l’année précédente, le préfet du Haut-Rhin s’était fait l’interprète de la même pensée. Il avait même félicité Jean Macé et es amis de leur initiative.

« Quiconque, disait Jean Macé, voudra se mettre en avant est donc assuré de ne rencontrer que des encouragements et des félicitations, ainsi que nous en recevions déjà à Beblenheim avant même d’avoir commencé. L’autorité ne saurait manquer de favo-