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jean macé

concours multiple de volontés et de sacrifices, ce concours de l’initiative individuelle, le gouvernement d’alors était moins que personne capable de le faire naître. La circulaire du ministre était restée lettre morte.

Ce que n’avait pu faire l’Empire avec toute sa force, Jean Macé, seul, sans autre aide que sa ferme volonté, allait l’entreprendre résolument et l’accomplir, — à travers bien des luttes, il est vrai, mais avec une gloire impérissable, donnant ainsi aux gouvernements et aux citoyens la mesure de ce que peut un peuple quand il veut et quand il agit.

À la fin de décembre 1862, un homme de bonne volonté se présentait à la mairie de Beblenheim, porteur de quelques livres sur le plat desquels avaient été gravés ces mots :

bibliothèque communale de beblenheim

On déposa ces volumes sur une planche dans une salle de la mairie. La bibliothèque de Beblenheim était fondée.

Cet homme de bonne volonté, a dit quelque part Jean Macé, non sans fierté, c’était moi.

Quand je dis que la bibliothèque était fondée, entendons-nous. De lecteurs, elle n’en avait point encore, et ce n’étaient certes pas les livres apportés par Jean Macé, le Bulletin de la Société d’acclimatation, qui devaient lui en donner. Jean Macé avoue qu’on