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jean macé

rendus aux assemblées ou discours, livres même, il a usé de tous les moyens pour dire à chacun : j’ai fait cela et je ne suis qu’un simple professeur de demoiselles perdu dans un petit village ; n’allez-vous pas en faire autant ? Il a réuni en un volume, en 1865, les divers articles publiés par lui dans les journaux alsaciens, sur le mouvement pour la fondation des bibliothèques populaires en Alsace ; il y a joint les comptes rendus des séances de la commission administrative de la société des bibliothèques populaire du Haut-Rhin. Cela fait un petit livre plein de cette chaleur d’âme qui est un des caractères de Jean Macé et fort utile à consulter sur les premiers efforts de la propagande qui devait, quelques années plus tard, donner naissance à la Ligue de l’Enseignement. Le livre est intitulé : Morale en action, mouvement de propagande intellectuelle en Alsace. Jamais titre ne fut mieux justifié. Quel acte est plus moral, en effet, que l’effort pour l’amélioration intellectuelle de ses semblables ? Il ne s’agissait point alors de questions de parti. La politique et la religion étaient soigneusement bannies de cette propagande dont Jean Macé se faisait l’apôtre dès 1863. Il s’agissait seulement d’essayer de secouer la torpeur de l’esprit dans les campagnes, de répandre le goût de la lecture. Le reste viendrait à son heure, par surcroît, — j’entends la préoccupation du gouvernement de la chose publique, l’intérêt porté aux questions politiques. L’homme, une fois dégrossi, instruit, deviendrai